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Accord stables et instables


redmetalguitar
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On parle de stabilité et d'instabilité pour la mélodie et l'harmonie.

Dans la gamme de Do majeur, nous avons 7 notes et 7 accords.

Notes et accords n'ont pas les mêmes valeurs de stabilité au sein de la partition.

 

De stable à instable pour les notes : Do (1) - Sol (5) - Mi (3) - La (6) - Ré (2) - Fa (4) - Si (7)

 

De stable à instable pour les accords : C (I) – Am (VI) – Em (III) – F (IV) – Dm (II) – G (V) – B° (VII)

 

Les notes de la gamme de Do qui forment l'accord C 1 – 5 – 3 sont stables et sont considérées comme instables 6 – 2 – 4 – 7, c'est-à-dire que ces notes ont besoin de résoudre vers la note voisine de l'accord de Do dans une direction descendante, hormis le 7.

2 tend vers 1

4 tend vers 3

6 tend vers 5

7 tend vers 1

 

Dans une phrase mélodique de la gamme de Do, terminer sur le Do donne une impression de fin (stable), tandis que sur un Ré cela donne une impression d'ouverture (instable).

De ce choix, une mélodie peut amener une attente, une frustration, un repos.

Tout se fait entre tension et relâchement.

Une note instable peut se résoudre immédiatement, après plusieurs temps, après plusieurs mesures ou pas du tout.

 

Ce qui rend un accord plus ou moins stable est la présence des notes 1 – 3 – 5 de la tonalité et celle des notes très instables 4 – 7.

L'accord B° est donc le plus instable avec Si (7) – Ré (2) – Fa (4), il cherche ainsi à résoudre en C avec 7 (Si) vers 1 (Do), 2 (Ré) vers 1 (Do) et 4 (Fa) vers 3 (Mi).

 

Sur une mélodie Do – La – Si – Sol, nous avons stable – instable – instable – stable, la progression harmonique que nous allons jouer dessus soulignera ou atténuera ces sensations :

C – Am – G – C ( stable – stable – instable – stable)

F – Dm – B° - C ( instable – instable – instable – stable)

Am – F – Em – G (stable – instable – stable – instable)

Am – Dm – G – C (stable – instable – instable – stable)

 

La mélodie et l'harmonie peuvent avoir une progression parallèle ou opposée.

Dans le cas d'une mélodie trop stable, c'est l'harmonie qui doit porter l'intérêt musical.

Sur une harmonie trop stable, c'est la mélodie qui doit porter l'intérêt musical.

 

Tout est affaire de dosage, de style et d'intention.

Pour mieux comprendre, je te conseille de jouer les exemples.

Modifié par lucky81
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Vraiment merci à toi, Lucky, d'avoir pris le temps de rédiger cette explication complète, concise et claire.

 

Inutile de te dire, que ton post a déjà fait l'objet d'un copier-coller salvateur ! (On sait jamais hein ? :p )

 

Je vais effectivement jouer les exemples que tu donnes.

 

Pour retenir plus facilement j'ai remarqué que l'accord fondamental (I) et son substitut diatonique(VI) sont stables, OK.

 

Donc :

Si deux notes d'une triade sont instables, l'accord devient-il instable lui même ?

 

Est-ce que l'enrichissement d'un accord peut le faire basculer de stable à instable, par exemple en do majeur :

Am est stable, (la instable - do-stable / mi-stable)

Am9 devient-il instable par la seule présence du Si ? (la instable - do-stable / mi-stable / si très instable - en fin de liste !- )

 

Est-ce la quantité de note instables qui détermine la nature stable / instable d'un accord, ou considère-t-on seulement la triade "racine" ?

Et si on est dans le premier cas, que décide-t-on face à un accord de 4 notes composé de deux notes stable / deux notes instables ?

 

 

Je me doute que tout ceci ne fonctionne pas en valeur absolue, hein ? ;)

Je cherche juste quelques repères pour mémoriser sans trop me planter !!!

 

Merci encore en tout cas !

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Si deux notes d'une triade sont instables, l'accord devient-il instable lui même ?

Tout à fait, c'est bien la quantité des notes instables qui définissent si l'accord est instable et à quel degré.

 

Est-ce que l'enrichissement d'un accord peut le faire basculer de stable à instable, par exemple en do majeur :

Am est stable, (la instable - do-stable / mi-stable)

Am9 devient-il instable par la seule présence du Si ? (la instable - do-stable / mi-stable / si très instable - en fin de liste !- )

Encore une fois, oui, les extensions, ainsi que les altérations, amènent des tensions qui font aussi la richesse de l'accord, un Am9 est moins stable qu'un Am mais ne perd pas pour autant sa fonction.

 

Est-ce la quantité de note instables qui détermine la nature stable / instable d'un accord, ou considère-t-on seulement la triade "racine" ?

Et si on est dans le premier cas, que décide-t-on face à un accord de 4 notes composé de deux notes stable / deux notes instables ?

Avec les deux premières questions, j'ai déjà répondu à ta question.

C'est la triade qui a le plus d'importance avec sa tonique, sa tierce et sa quinte puisque ces notes définissent l'accord et sa qualité.

Les extensions sont les épices pour relever le plat car les tensions sont indispensables.

Les romans et les films sont basés sur des péripéties, des quêtes, des conflits et des instants de relâchement et de paix.

Ce sont les tensions et les changements de rythmes qui rendent vivante et passionnante l'histoire mélodique qu'on écoute.

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mais comment traiter les morceaux dont les accords ne sont pas issus de l'harmonisation d'une seule gamme? comment leur attribuer un catactère tendu ou non? (si on excepte les D.S.)

 

Les concepts de stabilité remontent surtout à l'époque de la musique classique, et à l'époque on codifiait beaucoup les choses. De nos jours le concept de stabilité existe toujours et on peut le "ressentir", mais ça devient plus difficile d'appliquer les règles qui étaient dictées à l'époque.

 

Après tout, en classique une tension devait toujours être résolue, sauf cas exceptionnel, alors qu'en jazz on se permet beaucoup plus de liberté avec les tensions.

 

L'approche de la musique moderne est très différente, surtout avec l'arrivée du rock/pop/folk, ou la composition est guidée par des envies, une inspiration, une mélodie, sans en avoir rien à foutre des règles basiques de composition. Suffit de prendre du métal extrême pour entendre des gens jouer avec des tritons et des secondes mineures et autres saloperies juste pour faire ressortir ce qu'il y a de plus dissonant sans chercher à résoudre tout ça.

 

Et si on ajoute à ça les influences de musique d'autres pays (musiques indiennes, asiatiques, brésiliennes) dans lesquelles les concepts de tension/résolution ne sont plus forcément les mêmes, ça complique encore plus les choses.

 

Tout ça pour dire : c'est le bordel.

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Bah en même temps faut dire ce qui est, on est à une époque ou la musique s'est énormément libérée, à mon avis plus qu'elle ne l'a jamais été, avec des mélanges de plusieurs horizons (géographiques, culturels et temporels), et cette liberté amène un beau bordel.

 

Ya très peu de "vérité" en musique, de règles d'or absolues qui s'appliquent tout le temps. La plupart des règles et des codes dépendent d'un style, d'une époque et d'un pays, et sont plus appliquées/applicables dans un autre contexte.

 

(et en même temps jsuis pas sur qu'un jour je ferais des cours sur ce genre de sujet là)

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Au contraire, l'explication que j'ai donné sur le caractère stable et instable de la mélodie et de l'harmonie est une réflexion actuelle sur le songwriting que développe Berklee College.

Ceci fonctionne dans le système majeur et mineur mais n'est pas adapté pour le modalisme comme la musique indienne.

Il y a beaucoup de particularités dans la musique, chaque style musical a ses codes et ses règles qu'il faut connaître, mais tout peut s'expliquer et cela ne remet pas en cause les principes de base.

Au contraire, ça donne un intérêt à la musique.

Donc, ceci est adapté pour la musique occidentale et n'empêche surtout pas la fusion avec d'autres styles.

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Au contraire, l'explication que j'ai donné sur le caractère stable et instable de la mélodie et de l'harmonie est une réflexion actuelle sur le songwriting que développe Berklee College.

 

My bad, j'avais lu un peu en diagonale et j'avais associé ça à l'idée de tension/résolution dans ma tête.

 

Après pour les principes de base, je trouve justement qu'il y en a très peu en musique qui soient "universels". Rien que la notion de consonance et dissonance varie beaucoup, si on ajoute à ça les gammes micro-tonales et les 1/4 de tons utilisés dans certaines cultures, plus le fait que les notes ont changé dans l'histoire, il reste pas grand chose qu'on puisse appliquer universellement.

 

Par contre pour le coup de la fusion avec d'autres styles, je te suis à 100%, les possibilités qu'on a aujourd'hui permettent des mélanges qui peuvent s'avérer vraiment intéressants.

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C'est un jazzman, bassiste, qui m'a un peu branché sur le sujet, comme quoI...

 

A mon sens la théorie permet de gagner du temps dans la composition ou la compréhension de la musique.

 

C'est sûr, elle ne se substituera jamais à l'inspiration.

 

Bien qu'on ne soit plus au XVIe siècle, on trouvera bien encore des vieux trucs qui peuvent servir ! Non ?

Modifié par redmetalguitar
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