Aller au contenu

[Improvisation] - Comment organiser son impro pour raconter une histoire ?


IamShrek
 Share

Messages recommandés

Salut à tous,

 

Comme beaucoup de guitaristes qui se frottent à l'improvisation, j'ai beaucoup de mal à organiser mes plans pour raconter une histoire.

 

Je suis donc à la recherche de toutes les pistes pour apprendre à articuler une histoire pour avoir un résultat qui soit moins une bête suite de plans.

 

Merci :)

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

La première chose qui me vienne à l'esprit, c'est de te baser sur une histoire que tu raconterais verbalement....mais en y mettant le ton, l'intention....

 

Quand tu racontes l'histoire, tu prends du temps, ta voix change de volume et d'intensité... voire de "son" en fonction du personnage que tu campes.

 

Grosso modo, tu ne fais pas:

 

"Ilétaitunefoisunejeunefillequetoutlemondeappelaitlepetitchaperonrougeparcequelleportaitunchaperonquiétaitrougesamaèregrandvivaitloinaufonddunboismysterieuxseuleunbeaujourlamamandupetitchaperonrougeluidemandadallerporteramèregrandunpotdebeurreetunegalette;"

 

Non.... tu vas tenter d'apporter du mystère, du suspens s'il y en a besoin..... Tu vas faire vivre tes personnages....

 

"Il était une fois" (pause courte) "Une jeune fille que tout le monde appelait le petit chaperon rouge" (pause) "parce qu'elle portait un chaperon qui était.... rouge" (pause longue pour marquer la fin d'une partie du récit)

Là, tu parles de la grand mère qui vit dans un endroit mystérieux... ta voix change, son ton aussi....

 

"Sa mère grand vivat loinnnnnnnnn" (pause) "loin au fond d'un bois mystérieux" (la voix baisse en intensité, pour intensifié le mystère... la répétition de "loin" pour dire que c'est quand même super loin...et tu marques une pause, pour détacher ton dernier mot) "Seule" (presqu'un souffle .... le mot à de l'importance pour la suite de l'histoire)

 

Puis tu prends un ton plus enjoué:

"un beau jour la maman du petit chaperon rouge lui demanda d'aller porter à mère grand" (la voix change pour prendre un ton gourmand) " un pot de beurre et une galette"

 

Etc etc....

 

Voilà ce qu'il faut arriver à faire: des pauses, varier les sons, la longueur des phrases, le phrasé.... comme dans ton histoire, faire monter l'intensité.... utiliser les motifs....les répéter, les déplacer... utiliser des figures de style (presque façon Hollande :Moi Président.... Moi Président)..... pour amener petit à petit ton discours vers sa conclusion.... qui soit vraiment une conclusion.

 

Ca demande du travail.... ça demande beaucoup de travail....

 

Pour ça, je pense qu'il est préférable de bosser avec des BT à durée déterminée, et pas forcément longs....

 

Savoir que tu as 30 secondes ou 1 minute pour construire ton solo.... l'introduire, le développer et le conclure.... ça aidera à penser rapidement à sa conclusion... Si tu dilues trop, elle sera trop loin... et tu n'y arriveras pas....

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Merci Crayon....

 

Autre chose à la quelle je pense:

Pour raconter une histoire... et bien on la prépare... La préparation étant souvent de la connaître sur le bout des doigts... de connaître son cadre, son déroulement, sa fin....

 

Il n'y a rien de pire qu'un type qui raconte une histoire drôle ponctuée de "Euh.... attends... nan, alors,.... non... en fait... attends... euh....."

 

Bref, le type qui sait raconter une histoire (drôle ou pas) c'est celui qui la connaît si bien qu'il peut broder dessus, il peut en dévier complètement... l'adapter à son auditoire... faire référence à des évènements connus de son auditoire, faire des clins d'oeils, des privates jokes, des citations.... et mettre l'auditoire dans l'ambiance.

 

Allez écouter, si vous avez la chance de le faire, un conteur... Allez faire une veillée de contes... et vous comprendrez mieux ce que je veux dire.

 

Pour la musique, c'est pareil.

 

Il faut que vous connaissiez son histoire, son cadre... Et pour cela, pas de secret: il faut écouter l'accompagnement... l'écouter au point de connaître chacune des variations... de pouvoir anticiper les changements...

Il faut être capable de le jouer.... pas forcément note à note.... mais au moins en connaître les accords.... et savoir, rien qu'en accords, accompagner ... l'accompagnement.

 

Il faut connaître parfaitement les outils que vous allez utiliser: les gammes, les arpèges, ...

Et il faut les connaître parfaitement dans l'absolu, mais aussi sur l'accompagnement....

 

Je pense que c'est une bonne chose, par exemple, de jouer ses gammes, à une vitesse permettant d'écouter les notes par rapport à l'accompagnement....

 

Puis, petit à petit... de construire des phrases...de mélanger les différents outils... de prendre un peu plus de risques.... Pensez à articuler votre discours: legato, bend, slides, vibratos, attaque douce, attaque forte... notes courtes (staccato) notes longues.... palm mute, harmoniques, dead notes... bref, vous avez un instrument plein de possiblités: utilisez les !

 

Ah... et une mélodie, ça n'est pas toujours une note à la fois.... de même qu'une rythmique, ça n'est pas toujours en accords.... Et une "mélodie" ça n'est pas toujours mélodieux... ça peut être dissonant Ca peut piquer... mais ça peut être aussi très agréable....

 

Il faut aussi varier les rythmes... le rythme est TRES important en musique.... il n'y a rien de plus indigeste qu'un flot continue, sans variation...

 

Et, je ne le dirai assez : pensez au silence!

 

Comme le dit Miles Davis: les notes ne sont là que pour encadrer le silence... seul le silence est la vraie musique (en substance)

 

Voilà ce qui vient de me traverser l'esprit une fois encore....

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a beaucoup de choses à dire sur les bends....

Qui ne font pas partie du sujet :)

Mais un Bend part d'un endroit pour arriver à un autre.... parfois son point de départ.... parfois la note suivante...

Et il ne faut pas oublier que dans une gamme, les notes ne sont pas toutes espacées d'un ton... ou d'un demi ton :)

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Le solo doit dégager une idée musicale et rester cohérent, former une unité. Les idées secondaires doivent apporter la tension et recentrer l'attention sur l'idée principale.

Un solo doit prendre une direction (notre intention), il nous emmène en voyage en nous faisant visiter des décors changeants mais propres à la région (l'idée principale).

Même avec peu de vocabulaire et de maîtrise technique, il faut chercher à faire sens. Il faut utiliser au mieux ses compétences pour construire le parcours.

La respiration musicale est nécessaire pour le musicien et le public avant de repartir plus loin sur la route et découvrir le paysage musical qui doit offrir des surprises et alterner des moments différents.

Dans tous les cas, on doit entendre une introduction (préparation au voyage, on met les éléments en place, l'esprit), un développement (on découvre l'idée principale et ses tensions), un climax (apogée représentée par des répétitions, des tensions au bord de l'éclatement et souvent par une débauche rythmique) et une conclusion (ramène un certain retour au calme qui doit arracher les applaudissements comme un cri de libération). Selon la durée du solo, ses parties ont plus ou moins d'importance.

Que ce soit un solo écrit ou improvisé, quelque soit la méthode, le solo est construit avec une intention.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Hier je m'amusais à gratouiller quelques notes en finissant par la note de départ.

Je répétais le même plan en y ajoutant des bends pour marquer la question et utilisais quelques autres notes pour marquer la réponse.

Je n'improvise jamais, c'est pas mon truc , mais j'avais l'impression que ça rendait bien.

Modifié par toffy
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

C'est même une excellente chose, Minh... la preuve, Larry Carlton utilise beaucoup ça....

 

Trouver un motif.... puis le faire varier... changer le rythme, changer les notes... en ajouter, en garder..... le déplacer sur le temps.... bref.... c'est super vaste de possibilités

 

Il sort d'ailleurs un cour chez Truefire la semaine prochaine, où il explique sa vision de l'utilisation des motifs....

 

Je l'ai préco :)

 

Pour ceux que ça intéresse,et qui sont patients, je vous ferai un billet sur ce système.... quand je l'aurai assimilé... dans quelques années :)

Modifié par Lestael
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

De même qu'il y a l'improvisation motivique à base de motifs (petite mélodie autonome), il existe aussi l'improvisation formulaire à base de plans (licks, patterns), l'improvisation thématique à base d'éléments du thème, la paraphrase qui tourne autour du thème et l'improvisation libre.

Un solo écrit ou improvisé (le solo écrit est à son origine composé de parties improvisées pour chercher les idées) peut utiliser plusieurs méthodes dans un même discours.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Un truc que mon prof l'an dernier m'a montré (et qui recroise deux choses qu'à abordé Lestael) et expliqué.

1) le rythme et l'intention du rythme sont importants, il doit être juste (qu'on passe de noires aux triolets au soupir au quatre double croches).

2) écouter et connaitre ce que fait l'accompagnement pour résoudre une phrase

En exemple, il m'avait dit "tu vas m'accompagner, je vais faire un chorus juste avec ces deux principes, sans même parler de gammes puisque je vais faire exprès de mettre des chromatismes partout, sauf, dans le rythme, sur les bons temps et sur les bons accords, où je vais mettre la bonne note qui appelle une transition ou qui résout une phrase"

Et là je suis tombé sur le cul.

Une semaine plus tard, il invitait un violoniste qui enfonçait le clou : "je vais vous montrer comment faire un solo avec 3 notes, pour que vous compreniez l'importance du rythme et des rythmes et qu'une phrase commence par une majuscule, se termine par un point, et qu'au milieu il se passe plein de choses".

Re-sur le cul.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a une chose à laquelle je m'essaie depuis une semaine, c'est d'improviser autour des arpèges....

Non pas d'arpèges issus de la gamme dont sont tirés les accords de l'accompagnement, mais bel et bien des arpèges des accords.

 

La grille en question étant Dsus9 et Fsus 9... Donc Ré La Do Mi pour le premier et Fa Do Mi Sol pour le second.

 

Bien sûr, je ne me suis pas contenté de ces deux arpèges... Mais déjà, ça m'a permis de les repérer partout sur le manche.... d'une part... Mais, d'autre part, de constater quand concentrant son jeu sur l'accord et non plus sur la gamme, les notes "étrangères" et les chromatismes sonnent plus naturelles.....

 

J'ai fait ensuite un essai avec les gammes... toujours en ajoutant des notes hors gammes... et j'avais plus de mal à faire sonner le tout de façon cohérente....

Nouvel essai avec les arpèges... et quelques soient les notes hors "accord" choisies, du j'ai trouvé plus facilement mes marques....

 

De la restriction nait la liberté?

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

En ne jouant que les notes de l'accord, l'arpège, on tourne vite en rond et on apporte rien mélodiquement.

Sauf si vous travaillez les arpèges ou les triades par substitution...

L'étape suivante est alors le mode de l'accord.

Ce sont des techniques au service du discours et il faut en utiliser plusieurs pour enrichir le jeu.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

En ne jouant que les notes de l'accord, l'arpège, on tourne vite en rond et on apporte rien mélodiquement.

Sauf si vous travaillez les arpèges ou les triades par substitution...

L'étape suivante est alors le mode de l'accord.

Ce sont des techniques au service du discours et il faut en utiliser plusieurs pour enrichir le jeu.

 

Oui bien sûr, mais à titre d'exercice, c'était pour nous faire comprendre que rien qu'avec ça, on pouvait faire de belles choses. Ça m'avait mis sur le cul (et le coup du coup !)

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 2 months later...

Je suis assez d'accord avec Lestael!

 

 

Je visualise vraiment l'impro comme un discourt, on nous donne un sujet a debatre (la trame harmonique du morceau) et apres reste a choisir les mots, la syntaxe, les idees, la diction, le volume etc...

 

 

A mon sens il est très important de travailler ses gammes et arpèges pour se faire une technique mais surtout une oreille (si je garde l'analogie du discourt, il s'agit aussi de vocabulaire): bien entendre les arpèges possibles sur chaque accord par exemple.

Une fois ingurgité, ou meme pendant on peut apprendre des plans.

Ce qui est très important c'est de bien comprendre comment un plan fonctionne, et une fois compris être capable de le faire dans d'autres contextes harmoniques. (Transposition, substitution, application du même principe mais à d'autres degrés de l’accord etc..)

Bref plans gammes etc... c'est histoire d'apprendre du vocabulaire en gros.

 

à présent, voici ce que je trouve le plus enrichissant:

je vous invite à jouer un grille d'accord et chanter votre impro dessus. Certaines phrases vont vous venir naturellement et d'autres seront surement teintées des plans et autres outils d'impro travaillés précédemment. La vous allez voir rapidement si tu tourne en rond dans ta facon de chanter ton impro.

Dans cette impro chantée, vous pourrez travailler à la gratte les phrases qui sont les plus belles, et donc développer vos propres plans, vocabulaire etc...

et de cette habitude va naitre plus de "musicalité" dans votre jeux, si bien que lors d'une impro vous pourrez jouer à la gratte ce que vous avez en tête et ne pas tomber dans le panneaux de l'improvisateur qui joue des plans ou gammes ou arpèges sur tel ou tel accord car il sait que harmoniquement ça passe wink.png mais ou la coherense du discourt est boff boff.

Je ne dis pas que c'est pas bien, au contraire c'est très pratique, mais de temps à autre. Je trouve que le mieux c'est d'entendre en avance que qu'on va jouer, c'est a mon sens plus musicale.

Évidement quant tu fais ça, tu te rends bien compte que tu es sur un arpège de CM etc... (au moins graphiquement sur le manche) mais à la base l'intention de la phrase venait de ton oreille et non d'une certitude harmonique dont tu découvre comment ça somme en la jouant... wink.png

 

Apres je pense qu'il faut mixer les deux, dans mon cas 60% de mon impro est chante dans ma tete et les 40% restant sont des parties plus technique, donne des envolees de triolets ou doubles croches.

du coup l'impro ressemble plus a une histoire qu'on raconte et non une gamme ou des plans s'enchainent sans file conducteur.

 

Mais bon, entendre en avance ce que je compte jouer m'a pris des annees. Mais peut etre aussi parceque personne ne m'avais mis sur cette voie non plus.

 

J'espère que ça pourra convenir à certains et leur faire gagner tu temps.

Car je sais que tout le monde ne raisonne pas de la même façon quant il improvise.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Mode diable On:

On ne doit pas parler de musicalité c est comme dire qu on fait de la merde si c est pas musical

 

Mode diable Off

 

 

Je comprends très bien ce que tu veux dire par chercher a jouer ce qu on entend ou ce qu on veut entendre et non ce qui est communément appeller harmonieux car issu de la bonne gamme. Et tant pis pour le mot musical , mais ouai c est plus musical comme ça que d envoyer un plan bateau tiré juste de la bonne gamme.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

T as le droit comme t as le droit de juste jouer 3 accords et t éclater avec ça , ça empêchera pas mes préférences a se porter sur des choses qui m emporte plus que d autre et que donc je qualifie de plus musicale ( ce qui pour moi ne veut pas dire que ce qui l est moins ou pas , c est de la merde , non juste que j accroche moins et que par la suite je réécouterai peut-être pas ou le jouerai différemment si c est moi qui joue)

Modifié par OursAuNougat
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Et qu'est ce qui se passe si un jour ce que t'as envie de jouer c'est juste un plan bateau tiré de la bonne gamme? T'as pas le droit de le jouer?

 

hahahahaha encore heureux ;) surtout que c'est des fois ce que le publique veut entendre ;)

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

D'autant plus qu'on le veuille ou pas... nous jouons tous "un plan bateau tiré de la bonne gamme".

Qu'on soit Hendrix, Lestael, Govan, Vai, BB King, Knopfler, Uehara, Corea, Davis... dès qu'il s'agit d'impro... on le fait tous.

 

Même inconsciemment.

Même en "jouant ce qu'on chante dans notre tête".

Pourquoi? Parce que nous avons notre culture.... parce que nous savons ce qui plait à notre public (fut-il restreint à nous même) parce que nous avons nos automatismes, parce que nous avons nos propres a priori sur ce qu'on va trouver cool ou pas... Parce que nous sommes nous.

 

L'improvisation pure et dure n'existe pas. C'est un mythe.

 

L'improvisation n'est qu'un mélange de ce que nous avons entendu, ce que nous avons appris, ce que nous avons déjà joué... et ce qu'on est en train d'apprendre à jouer.

Et peut être que le rôle de l'improvisateur... ce n'est que de mettre tout ça dans le bon ordre, pour que son imro, son morceau... raconte quelque chose.

Modifié par Lestael
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

J suis d accords aussi avec cela , et d ailleur certain plan seront bateaux pour certains et pas pour d autre , encore une fois tout cela reste subjectif et fonction de notre background ,vécu expérience , et on pourra jamais tous tomber d'accord sur ce qu on trouve de musical ou pas , et heureusement car ça créer cette diversité et permet justement de mieux choisir par rapport a ses goûts, et l histoire qu on veut raconter peut-être commencera t elle par " il était une fois" même si c est bateau et pourra cependant rester captivante, sauf si bien sur on s acharne a redire la même histoire a chaque fois et en choisissant parmis celles des plus connues alors on risque de lasser l auditeur et si l auditeur n est que soi-même je pense que ça lassera aussi a longue (pour ça qu on évolue d ailleur )

Modifié par OursAuNougat
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Veuillez vous connecter pour commenter

Vous pourrez laisser un commentaire après vous êtes connecté.



Connectez-vous maintenant
 Share

×
×
  • Créer...